LE JOURNAL DE MONTREAL
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Le double de maisons à plus de 1 M$
septembre 15, 2016

Lindsay-Anne Prévost

Le nombre de maisons unifamiliales valant plus d’un million de dollars a doublé en six ans à Montréal. Une tendance qui n’est pas près de s’arrêter, selon des experts.

«Ce secteur de l’immobilier est de plus en plus recherché à cause de la venue d’investisseurs étrangers qui recherchent ce genre de propriétés», soutient le promoteur immobilier et auteur Martin Provencher.

En 2011, on compilait 5066 de ces propriétés «millionnaires» tandis que le nouveau rôle d’évaluation foncière de l’ensemble de l’île de Montréal, dévoilé hier, comptabilise 10 947 maisons du genre.

Le nombre de propriétés de plus de 3 M$ a également presque triplé en passant de 183 à 490 maisons pour la même période.

La maison unifamiliale la plus chère à Montréal vaut 19 M$.

Acheteurs étrangers nombreux

«C’est un phénomène que l’on observe à l’échelle nationale. Les prix ont monté beaucoup parce que la demande est présente. Les taux d’intérêt sont bas, les gens peuvent se permettre d’acheter davantage», précise Joseph Montanaro, courtier immobilier de l’agence Sotheby’s.

Les acheteurs de ce genre de maison risquent d’être plus nombreux au cours des prochaines années puisqu’il existe maintenant un vol direct entre Beijing, capitale de la Chine, et Montréal, ajoute M. Provencher.

Cela s’ajoute au fait que Vancouver vient d’imposer une taxe de 15 % aux investisseurs étrangers pour freiner leurs achats.

«Il risque donc d’y avoir de plus en plus de ces propriétés de luxe, et leur valeur risque aussi d’augmenter», insiste-t-il.

La nouvelle valeur foncière des propriétés de l’île, qui prendra effet dès le 1er janvier 2017 pour une période de trois ans, représente tout de même la plus faible hausse observée depuis le début des années 2000.

Valeur foncière moins élevée

L’augmentation est en moyenne de l’ordre de 5,9 % alors que par le passé les bonds étaient de l’ordre de 20 % à 30 %.

Ce nouveau rôle foncier n’a pas un impact direct sur le compte de taxes, qui sera déterminé seulement lors du dépôt du budget municipal.

La plus faible hausse a été observée dans le secteur des condominiums où la valeur foncière ne s’est accrue que de 2,2 %.

«Il y a eu une surproduction de condos au cours des dernières années. La production est maintenant moindre, la demande est encore là, mais le marché est plus équilibré», précise Danielle Pillette, professeure en fiscalité municipale à l’UQAM.

Cette «surproduction» a fait que le nombre d’unités de condos dépasse maintenant celui des résidences unifamiliales.

Sur l’île de Montréal, 179 920 condos représentent 35,41 % des unités d’évaluation. Les maisons sont au nombre de 153 917.